Histoire de l’AFCA-CIAL – de 1941 à aujourd’hui
Yves RENEAUME, vice-président de l’AFCA-CIAL, retrace au travers d’une série de témoignages, 80 ans d’existence de l’association.
De sa création dans un contexte de recherche scientifique et de promotion des métiers de la nutrition animale, jusqu’à la prise en compte des nouveaux enjeux sociétaux : sécurité sanitaire, nutrition santé & bien-être animale, et durabilité, on retrouve ce qui fait l’ADN de l’association :
– Des métiers de savoir-faire et d’expertise au service de l’élevage
– Une implication forte des professionnels dans les dossiers
– Des relations étroites avec les partenaires au niveau français et européens
– Des échanges construits avec nos administrations
Géraldine CHANU, directrice de l’AFCA-CIAL a présenté les actions phares 2021-2022 dont vous trouverez le détail dans le rapport d’activité, disponible en téléchargement ICI.
Table ronde – Enjeux & perspectives des métiers de la complémentation animale –
Rôle du syndicat et contribution de ses adhérents
Michel LAYUS, président de l’AFCA-CIAL anime la table ronde qui a pour objectif répondre à la question : Nos 3 axes stratégiques, élaborés en 2018 – sécurité sanitaire, nutrition santé, durabilité – sont-ils toujours d’actualité ?
Autour de cette table ronde
Carine COURRIER – Directrice Générale d’Alliance Nutrition Animale
Renaud DOMITILE – PDG d’Idena
Sylvain KERROS – Responsable Innovation chez Phytosynthèse
Julien COMBES – Responsable France chez DSM Nutrition France
Un échantillon des adhérents de l’AFCA-CIAL qui témoigne de la diversité des métiers, des opportunités et des attentes au niveau du syndicat et du législateur.
De gauche à droite : Michel LAYUS – Carine COURRIER – Renaud DOMITILE – Julien COMBES – Sylvain KERROS
La sécurité sanitaire
L’alimentation animale peut être fière de ce qui est fait en matière de sécurité sanitaire. Le travail collectif et la mutualisation des analyses est un point clef pour garantir un niveau de surveillance élevée des produits. La sécurité sanitaire est certes un prérequis, mais c’est un travail de fond, au quotidien dans les entreprises.
Côté produits de plante, un enjeu clef pour ce secteur est l’application de la règlementation sur les pesticides avec un cadre spécifique en Union Européenne, contraignant les importations et de fait les innovations dans le secteur.
La durabilité
La nutrition animale a toujours fait de la durabilité sans le savoir, et sans faire de greenwashing. L’optimisation des formules, c’est une consommation optimisée, la réduction de l’utilisation des ressources et la diminution des gaspillages. Les chiffres en témoignent.
80 ans de progrès zootechniques et d’amélioration de performance
Aujourd’hui et demain, des solutions entraînant des ruptures vont voir le jour, certaines sont mises en lumière : des solutions connues comme les enzymes ou les acides aminés qui sont de plus en plus efficaces, ou encore la mise sur le marché de nouveaux additifs, dans le groupe fonctionnel dédié à la réduction des impacts environnementaux, par ex réduisant la production de méthane chez les vaches.
Afin de montrer en quoi ces solutions améliorent l’impact environnemental de nos productions animales, il va falloir mesurer.
Aussi il faut mener des analyses de cycle de vie (ACV) sur l’ensemble des produits qu’on incorpore dans l’aliment, sur l’aliment puis enfin calculer l’impact sur l’élevage. Pour cela, Il est nécessaire d’avoir des bases de données, comme le GFLI* et un modèle pour caractériser une filière.
Une illustration pratique : la comparaison entre une vitamine A produite en Europe et une produite dans une autre partie du monde, c’est 70% d’économie de carbone.
Du côté des actifs de plantes, c’est l’activité du produit en tant que tel (par exemple la réduction de l’ammoniac ou du méthane) qui doit être mise en avant par des allégations. L’impact de ces produits, incorporés à très faible dose, sur l’aliment est marginal, mais il faut un effort de la part des entreprises pour réduire les impacts. C’est une stratégie globale de l’entreprise, qui doit être harmonisée pour que les comparaisons soient cohérentes entre tous les acteurs de la filière.
Ce qu’attendent les entreprises du syndicat sur cette thématique :
– Le besoin d’harmonisation entre les entreprises, mais aussi entre les niveaux français et européen. C’est un travail collectif qui est nécessaire.
– Les allégations environnementales, et le cadre règlementaire qui va autour pour permettre la valorisation des solutions techniques jusqu’aux élevages
– Le besoin d’information des entreprises, et une montée en compétence dans ce domaine.
La nutrition santé & le bien-être des animaux
La nutrition est la base pour des animaux en bonne santé, et au-delà, des produits comme les actifs végétaux ou d’autres alternatives ont pour vocation d’aider les animaux lors des périodes de stress (physiologique, de transition ou climatique).
Nos métiers évoluent, aujourd’hui la nutrition animale a des solutions par exemple pour réduire l’usage des antibiotiques mais le cadre bloque la commercialisation de ces solutions. Le cadre doit lui aussi évoluer. Deux points sont particulièrement bloquants : les exigences concernant les essais d’efficacité terrain, et le cadre des allégations.
Concernant les problématiques de commercialisation, au niveau intracommunautaire ou à l’export, les entreprises attendent du syndicat un rôle facilitateur pour lever les blocages d’ordre collectif. Mais aussi une implication sur l’application des règlementations sur le terrain au niveau intracommunautaire, qui peuvent être disparates d’un État membre à l’autre, mais aussi au niveau national, d’un département à l’autre.
En conclusion, cette table ronde confirme que les axes définis en 2018 sont solides. La dimension bien-être animal est évidente. Les entreprises sont embarquées dans la durabilité ; s’il était légitime de se poser la question il y a 4 ans, ce n’est plus le cas. Aujourd’hui, il n’y a plus de question, il faut se lancer dans le sujet.
* GFLI – Global Feed LCA Institute